NOTES
Fléchier, Histoire de Théodose le Grand pour Monseigneur le Dauphin, XXXIX, Paris, 1679, p. 61-62 : « Ces Philosophes prévenus de cette pensée, s'assemblèrent secrètement dans une de leurs maisons. Là, ils firent un Trépié de branches de laurier ressemblant à celui de Delphes, et le consacrèrent avec des imprécations et des cérémonies extraordinaires. Ils mirent dessus un bassin composé de différents métaux, autour duquel ils rangèrent les vingt-quatre lettres de l'Alphabet à distance égale. Le Magicien le plus scavant de la compagnie, enveloppé d'un linceul, et portant en ses mains de la verveine s'avança, et commença les invocations, panchant sa tête tantost d'un costé, tantost de l'autre. Enfin il s'arrêta tout court, tenant sur le bassin un anneau suspendu à un filet. Comme il achevait de murmurer ses paroles magiques, on rapporte qu'on vit tout-à-coup le Trépié se mouvoir, l'anneau s'ébranler, s'agiter insensiblement, et tomber enfin çà et là sur les lettres qu'il semblait avoir choisies. Ces lettres ainsi frappées sortaient de leur place, et s'allaient successivement ranger sur la table; on eust dit qu'une main invisible les avait ainsi assemblées. Elles composaient les réponses en vers héroïques, que tous les assistans remarquoient attentivement.
La première chose que le Sort leur apprit, ce fut que leur curiosité leur cousterait à tous la vie. »
La formule ex diversis metallicis materiis fabrefacta -fabriquée de différents métaux- ne vient pas de Fléchier, qui écrit en français, mais de la suite du texte d'Ammien Marcellin utilisé plus loin en I, 3, 4 -voir la note à Movimus tandem -et qui raconte la même histoire.
On peut sans trop de risques conjecturer que la mode des tables avait suscité dans la presse toutes sortes d'articles sur le phénomène et que Hugo y a puisé.